La souplesse d'une convention de stage et le rythme d'un contrat en alternance

LADAPT Var a réorganisé l’ensemble de ses formations pour proposer un parcours en alternance : 2 jours et demi dans le CRP et 2 jours en entreprise, sur toute la durée de la formation. 

LADAPT Var  propose 3 formations : comptable assistant, secrétaire assistant, commercial. Toutes ont une durée de 12 mois, sont organisées sur le rythme de l’alternance et s’articulent autour de 2 stages de 6 mois.

Les stagiaires commencent leur parcours avec une période de pré-qualification d’un mois afin d'acquérir les bases indispensables (par exemple les outils bureautiques) et trouver l’entreprise d'accueil où ils feront leur stage.

Ingrid Perdigal, Adjointe de direction et Responsable de formation à LADAPT Var revient sur les raisons qui ont inspiré cette organisation.

L’insertion au centre du parcours du stagiaire

“Les stages de 2-3 semaines permettent aux personnes de savoir si elles sont capables d'aller tous les jours au travail mais pas de vérifier si elles sont vraiment aptes à “tenir” le poste. Pour une période si courte, l’entreprise s’interroge sur les missions qui peuvent être confiées et c’est difficile pour les personnes que nous accompagnons, qui ont une moyenne d'âge de 40 ans, de se retrouver dans la posture d’un stagiaire sans réelle place dans une équipe. Un tel dispositif ne participe pas à la reconstruction de la confiance en soi en milieu professionnel. A la fin de la formation, pourtant longue, la personne est diplômée mais elle n’aura pas restauré l’assurance nécessaire pour se lancer dans le monde du travail. L’alternance de 2 jours et demi dans le CRP et 2 jours en entreprise replace l’emploi au centre du parcours. De plus, avec un stage dans la durée, le stagiaire se construit des références et un CV plus probant, valorisant son expérience et pas seulement son diplôme”. 

L’entreprise partie prenante de la formation

La formation comprend 2 stages de 6 mois. Même si une partie importante du parcours se déroule en entreprise, les formateurs doivent néanmoins mener à bien l’ensemble du programme.

Mais Ingrid Perdigal rappelle que le rôle de l’employeur ne se limite pas à l'application des connaissances enseignées. “Une fiche d'objectifs qui reprend toutes les compétences que les stagiaires doivent acquérir durant leur parcours est présentée aux tuteurs. L'entreprise coche les compétences que son contexte et ses prévisions de travail lui permettront de confier. Ce document sera annexé à la convention qui formalise le stage. Cet engagement évite que le stagiaire ne se retrouve affecté à des tâches sans intérêt ni rapport avec sa formation. En 6 mois, l’entreprise a le temps, non seulement de former la personne au poste, mais aussi de lui déléguer des missions. Pour ne pas tomber dans l'écueil du « prêt de main d’œuvre gratuite », nous limitons le stage à 6 mois, sauf dans le cas d'une promesse d'embauche écrite. Changer de structure permet aussi aux stagiaires de découvrir un autre modèle d'entreprise et de se créer un réseau et des références”.

Des outils pour accompagner les stagiaires et adapter les programmes 

L’entreprise d’accueil est accompagnée, le temps de l'alternance, par le formateur qui utilise des outils pour suivre les réalisations du stagiaire. Ainsi, ces derniers décrivent quotidiennement, sur un livret de liaison, les tâches accomplies et les compétences assimilées. Chaque semaine, le formateur vérifie le travail effectué et tous les mois il évalue avec le tuteur le niveau de maîtrise des tâches et les réalisations à venir. 

Au cas par cas, le formateur pourra adapter son enseignement au regard des compétences qu’il reste à acquérir pour le diplôme car moins sollicitées par l’entreprise. Ce système permet aussi aux formateurs de se tenir informés des exigences du poste, de l'entreprise et des évolutions des outils.

Le taux de réussite aux examens, entre 90 et 100 % selon les sessions, montre que l'alternance est compatible avec l’obtention des diplômes.

Les conditions de mise en place de l’alternance 

Ingrid Perdigal explique comment certaines résistances ont dû être levées. “Au départ, nous étions confrontés à l'appréhension des stagiaires : certains attendaient d’un CRP, une structure médico-sociale, une période sécurisante. Avec l'alternance ils se retrouvent de suite dans le monde du travail. Nous avons réalisé des actions d’information, lors des journées portes ouvertes notamment, pour communiquer sur ce rythme de formation… Maintenant, au contraire, les stagiaires viennent pour cette organisation en alternance, avec l’objectif de retourner en milieu de travail”. Ce travail d’information doit aussi être mené auprès des employeurs : “ les personnes qui suivent notre parcours sont stagiaires de la formation professionnelle et elles signent une convention de stage en alternance avec l'entreprise. Mais les employeurs font parfois la confusion avec les contrats d'alternance (contrat d'apprentissage ou contrat professionnel), qui donnent aux apprentis le statut de salarié”. Ingrid Perdigal rappelle aussi les efforts des formateurs.  “Ils ont dû réadapter leur rythme de formation, leur contenu et entrer dans une logique d’objectifs à atteindre. En effet, le rythme de l’alternance ne leur permet pas de suivre un référentiel de type AFPA, prévu pour du temps plein, séquence par séquence”.

Des résultats notables sur le taux d’insertion

“L’alternance a dynamisé nos partenariats avec les entreprises et nous avons jusqu'à 80 % de taux d'insertion confirme Ingrid Perdigal. Et de conclure en soulignant l’intérêt majeur de l’alternance : “recentrer les stagiaires vers l'emploi : le diplôme ne devient plus l'unique “graal” à atteindre”.

Des questions ?

Ingrid Perdigal, Adjointe de direction / Responsable de formation

Perdigal.ingrid [at] ladapt.net